Les arbres d'Hanoï
«Avec ses îlots de verdure, ses lacs aux berges envahies de lotus, ses boulevards plantés de tamariniers et de flamboyants qui jettent une ombre apaisante sur les façades des anciens édifices coloniaux, Hanoï diffuse un charme subtil, discret, voire secret et profondément envoûtant. On n’admire pas Hanoï, on ne s’entiche pas pour un temps de la ville. On s’y attache».
Renaut Hoàng
Amoureux de la nature... bienvenus en ville! Et oui, ça n'est pas parce qu'on est tout à coup plongé dans une ville tentaculaire de quelque 8 millions d'habitants que la verdure est inexistante, bien au contraire. Hanoï est spectaculaire pour la profusion de ses arbres, parfois centenaires (ou plus?), souvent gigantesques, et verts presque toute l'année. La ville est un véritable jardin, qui compte banians, pancoviers, et compte 725 vieux arbres appartenant à 60 espèces différentes. Ils font partie de la vie quotidienne et spirituelle des Vietnamiens, qui les entretiennent et les intègrent à leur famille, en en prenant soin, en les transformant en autel. Héritage, patrimoine, les arbres séculaires sont sacrés.
Leur place est tellement prépondérante dans les vie des habitants, qu'en 2015 il y a eu une mobilisation générale contre la volonté des dirigeants d’abattre 6 000 arbres. Le mouvement a pris une telle ampleur que le projet a été abandonné. Les Vietnamiens ont gardé leurs arbres. Et c'est tant mieux, Hanoï sans ses arbres, quelle hérésie. Il donne à la capitale tout ce charme désuet, cette ombre et cette fraîcheur (toute relative quand même) bienveillantes et bienvenues, ce charme alangui de cité tropicale.